Rénover son système d’eau chaude n’est ni un « petit » sujet, ni un choix anodin pour un propriétaire ou un syndic : l’eau chaude sanitaire (ECS) pèse jusqu’à 10–20 % de la facture d’énergie d’un logement et impacte le confort, l’étiquette diagnostic de performance énergétique (DPE) et la valeur du bien. En 2025, avec des prix de l’électricité autour de 0,1952 €/kWh (tarif réglementé, septembre 2025), le bon équipement peut faire gagner plusieurs centaines d’euros par an tout en réduisant l’empreinte carbone.
Commencer par ses besoins réels et mesurables en eau chaude
Avant de comparer les technologies, il faut d’abord dimensionner correctement vos besoins. C’est ce qui garantit à la fois confort et facture maîtrisée.
En moyenne, un adulte consomme 60 à 80 litres d’eau chaude par jour. Mais chaque foyer a ses spécificités : nombre d’occupants, habitudes (douches simultanées ou étalées), rythme de présence et type de logement. Des facteurs comme la qualité de l’eau (entartrage) ou la place disponible influencent aussi le choix.
En pratique, on retient une règle simple : environ 50 à 70 litres par personne pour un ballon électrique classique. Soit 150 à 200 litres pour trois personnes, et 250 à 300 litres pour une famille de quatre à cinq.
Les solutions d’eau chaude en rénovation : atouts, limites, conditions de réussite
Dans un contexte où chacun se demande comment faire des économies d’eau chez soi, il faut savoir qu’il n’existe pas de solution unique valable pour tout le monde. Chaque technologie a ses avantages, ses contraintes et ses contextes d’usage privilégiés. Voici un panorama simple et pratique pour vous aider à vous situer.
1. Chauffe-eau électrique (accumulation ou instantané)
C’est l’option la plus répandue en rénovation légère grâce à son coût d’achat modéré et une pose simple (un ballon + une ligne électrique + éventuel contacteur Heures Creuses).
- Avantages : installation facile, encombrement contenu, coût initial bas, pas d’évacuation de fumées.
- Points d’attention : sensibilité à l’entartrage et pertes thermiques du ballon.
Côté consommation, un ballon électrique de 200 litres consomme en moyenne entre 3 200 et 3 400 kWh par an, ce qui correspond à une facture annuelle comprise entre 625 et 665€ au tarif réglementé de 2025 si l’appareil n’est pas piloté en heures creuses. En revanche, un bon dimensionnement, un réglage de la température autour de 55 à 60 °C et l’utilisation des heures creuses permettent de réduire significativement la dépense.
Quand le choisir ?
- Studio/T1 avec besoins modérés, impossibilité d’installer une unité aéraulique (CET) ou des capteurs (solaire), ou solution d’appoint pour un point d’eau éloigné (instantané).
- Copropriétés où seule une remise à niveau à l’identique est autorisée à court terme.
2. Chauffe-eau au gaz (instantané ou à accumulation)
Le gaz reste apprécié pour son débit instantané élevé (douches multiples possibles) et son coût d’usage compétitif. Mais il devient de moins en moins encouragé par les aides publiques.
- Contraintes : raccordement gaz obligatoire, ventilation/évacuation, entretien annuel.
- Contexte réglementaire : aides réduites en 2025 (CEE/MaPrimeRénov’ recentrés sur décarboné). Le gaz peut pénaliser le diagnostic de performance énergétique (DPE) et compliquer la location (interdictions progressives des passoires).
Quand le choisir ?
- Logement déjà raccordé au gaz, priorité au débit instantané.
- Usage ponctuel/secondaire, ou chaudière gaz existante avec eau chaude sanitaire intégrée.
3. Chauffe-eau thermodynamique (CET)
Le CET est aujourd’hui la valeur sûre en rénovation : il fonctionne comme une petite pompe à chaleur dédiée à l’eau chaude sanitaire, puisant des calories dans l’air pour chauffer l’eau.
Bénéfice clé : autour de 3 kWh de chaleur restitués pour 1 kWh électrique (le coefficient de performance énergétique est d’environ 3 dans des conditions standard), ce qui représente jusqu’à 60 à 70 % d’électricité économisée par rapport à un ballon électrique pur.
Pré-requis de pose :
- Volume d’air suffisant (local non chauffé ventilé, garage, cellier) ou air extrait (version « air extérieur » via gaines).
- Gestion du bruit (compresseur/ventilateur), évacuation des condensats, température d’air (le coefficient de performance énergétique baisse à froid).
- Idéal en maison individuelle ; possible en appartement si surface adaptée et/ou version split.
Impact DPE & aides :
- Le DPE 3CL 2021 intègre l’eau chaude sanitaire ; basculer d’un ballon électrique vers un CET améliore l’énergie primaire et le CO₂, aidant souvent à gagner une classe si l’eau chaude sanitaire pesait lourd dans la consommation.
- Éligible à MaPrimeRénov’ et à la Prime CEE (Certificats d'Économie d'Énergie) ; montants variables selon revenus et devis, avec un bonus en cas de copropriété rénovant à l’échelle de l’immeuble.
Quand le choisir ?
- Objectif économies + amélioration DPE, sans toiture exploitable.
- Foyers de 3 personnes et + ou usages quotidiens soutenus où le gain couvre rapidement le surcoût.
4. Chauffe-eau solaire individuel (CESI)
Des capteurs solaires thermiques sur le toit préchauffent l’eau stockée dans un ballon solaire. Un appoint (électrique ou chaudière) prend le relais quand l’ensoleillement est insuffisant.
- Couverture : 50 à 70 % des besoins annuels avec toiture bien exposée.
- Avantages : énergie gratuite une fois installé, durée de vie longue, valorisation « verte » du bien.
- Freins : investissement initial plus élevé, dépendance toiture/ensoleillement, appoint indispensable en hiver, entretien fluide caloporteur.
Quand le choisir ?
- Toiture bien exposée + occupation régulière.
- Foyers sensibles à l’empreinte carbone et à la valorisation du bien.
Faire des économies d’eau et d’énergie, c’est avant tout une question de cohérence : bien dimensionner, bien réguler et bien entretenir son installation.
Quel impact a l’eau chaude sanitaire pour votre DPE et la location ?
Depuis la réforme de 2021, le diagnostic de performance énergétique calcule la performance sur la base des consommations de chauffage, d’eau chaude sanitaire et de refroidissement. Traduction : le choix du système d’eau chaude compte. Dans le calendrier légal, la location des logements très énergivores est progressivement restreinte (déjà effectif pour les pires cas et étendu en 2025), ce qui renforce l’intérêt d’une eau chaude sanitaire performante pour bailleurs et copropriétés.
Aides financières et fiscalité pour changer de solution d’eau en 2025
Changer de solution d’eau chaude peut représenter un investissement important. Heureusement, plusieurs aides existent pour alléger la facture, à condition de respecter certaines règles.
- MaPrimeRénov’ : elle reste ouverte pour les équipements d’eau chaude sanitaire décarbonés comme le chauffe-eau thermodynamique (CET) ou solaire. Les conditions et plafonds ont évolué, mais l’eau chaude sanitaire reste bien éligible. Le parcours « rénovation d’ampleur » rouvre le 30 septembre 2025, avec des critères plus stricts (logements classés E, F ou G, dépenses plafonnées), mais il reste possible de déposer un dossier « par geste ». Le plus simple est d’utiliser le simulateur Mes Aides Réno pour calculer vos droits.
- Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : ce dispositif permet d’obtenir une prime complémentaire, versée par des opérateurs privés. Les CET (fiche BAR-TH-148) et les CESI peuvent en bénéficier, sous réserve que le matériel installé atteigne les performances minimales (par exemple, un coefficient de performance énergétique minimum).
- TVA réduite à 5,5 % : elle s’applique sur la pose, l’installation et l’entretien des équipements éligibles qui améliorent la performance énergétique. Depuis le 1er janvier 2025, le cadre actualisé est en vigueur, avec quelques ajustements sur les critères techniques.
- Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : jusqu’à 50 000 € de financement à taux 0 %, cumulable avec MaPrimeRénov’. Particulièrement utile pour couvrir le reste à charge, notamment en copropriété.
Bon réflexe : faites systématiquement appel à une entreprise RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) et vérifiez l’éligibilité du modèle (volume, coefficient de performance énergétique, type de capteur solaire, etc.) sur les portails officiels (France Rénov’, Service-Public).
Combien pouvez-vous économiser sur l’eau chaude sanitaire ?
Pour éviter les promesses trop optimistes, voici un ordre de grandeur réaliste basé sur des données techniques courantes :
- Ballon électrique 200 L : une consommation annuelle de 3 200 à 3 400 kWh.
- Chauffe-eau thermodynamique (coefficient de performance énergétique d’en moyenne 3) : environ 1 100 à 1 600 kWh/an pour le même usage, soit 2 à 3 fois moins d’électricité.
- Économie d’énergie : environ 1 800 à 2 300 kWh/an.
- Traduction en euros : avec un prix moyen de l’électricité en 2025 autour de 0,195 €/kWh, cela représente 350 à 450 € économisés par an.
Pour un chauffe-eau solaire individuel (CESI) bien dimensionné, la couverture atteint généralement 50 à 70 % des besoins annuels. Les économies varient selon l’ensoleillement local et la surface de capteurs installés, mais la baisse de la facture est significative, en plus d’une valorisation écologique du logement.
Comment choisir votre solution d’eau chaude sanitaire ?
Le choix de votre solution d’eau chaude sanitaire dépend avant tout du type de logement et de vos priorités (économies, confort, écologie, contraintes techniques). Voici quelques repères concrets pour orienter votre décision.
1. Logement individuel, rénovation « standard », 2 à 4 personnes
Dans une maison individuelle, les possibilités sont plus larges.
- Objectif économies et amélioration du DPE : le chauffe-eau thermodynamique (CET) est un bon compromis. L’investissement est vite rentabilisé grâce aux aides disponibles, et l’installation reste relativement simple si vous disposez d’un local adapté.
- Toiture bien exposée et envie d’aller plus loin : le chauffe-eau solaire individuel (CESI), souvent associé à un appoint, devient intéressant, surtout si vous prévoyez une pompe à chaleur pour le chauffage. C’est une solution performante pour réduire les émissions de CO₂ et améliorer votre DPE.
- Budget limité à court terme : un ballon électrique, bien dimensionné et programmé en heures creuses, reste une valeur sûre. Il doit être réglé entre 55 et 60 °C pour concilier confort, sécurité et maîtrise des pertes.
2. Appartement ou copropriété
En copropriété, les options sont souvent plus contraintes.
- Installation individuelle : un CET peut être envisagé si un local ventilé est disponible et si le règlement de copropriété le permet. Sinon, le ballon électrique reste la solution la plus simple, sans travaux lourds.
- Projet collectif : certaines copropriétés ambitieuses avec une volonté de bien faire, sont généralement en pleine transition énergétique, et optent pour un CESI collectif en toiture ou une chaufferie mutualisée avec production d’eau chaude centralisée. Les économies d’échelle sont importantes, et des aides spécifiques existent pour les projets collectifs.
3. Investisseur bailleur
Pour les propriétaires bailleurs, le choix ne doit pas se limiter au coût immédiat.
- Il est préférable d’anticiper et de privilégier une solution décarbonée (CET ou CESI). Cela permet de préserver le DPE du logement et d’éviter les restrictions de mise en location liées aux passoires thermiques.
- Investir dès maintenant dans une production d’eau chaude performante, c’est sécuriser la valeur patrimoniale du bien et protéger ses revenus locatifs sur le long terme.
Bonnes pratiques au quotidien sur l’eau chaude sanitaire
Quelle que soit la technologie choisie, certains gestes simples à intégrer à notre quotidien, permettent de réduire sa consommation d’énergie et d’allonger la durée de vie de votre installation :
- Utiliser les heures creuses plutôt que la marche forcée permanente.
- Régler la température du ballon entre 55 et 60 °C : c’est le meilleur compromis entre confort, sécurité sanitaire et économies.
- Entretenir régulièrement l’appareil : dépoussiérer l’évaporateur d’un CET, détartrer le ballon et vérifier l’anode (électrode positive d'un générateur).
- Isoler les canalisations, limiter leur longueur, et installer des mitigeurs thermostatiques ou douchettes économes.
- Surveiller les fuites et choisir un ballon bien dimensionné : un ballon trop grand engendre des pertes d’énergie toute l’année.
Comparatif synthétique des solutions d’eau chaude
Chaque technologie a ses avantages et ses limites. Le choix dépendra de vos priorités (budget, confort, écologie) et des contraintes de votre logement.
- Chauffe-eau électrique à accumulation : c’est la solution la plus simple et la moins chère à l’achat. L’installation est rapide et ne demande pas de gros travaux. En revanche, la consommation peut vite grimper si l’appareil est mal dimensionné ou mal programmé. Idéal pour les petits logements ou lorsqu’il existe des contraintes techniques fortes.
- Chauffe-eau au gaz : il offre un débit important et permet de répondre facilement à des besoins simultanés (plusieurs douches par exemple). Mais les aides publiques sont de moins en moins favorables, et l’installation impose des contraintes de sécurité et de ventilation. De plus, son impact sur le DPE peut être négatif. C’est donc une solution qui reste valable dans certains cas précis, mais à évaluer avec prudence.
- CET : c’est aujourd’hui la référence en rénovation. Il consomme environ 60 à 70 % d’électricité en moins qu’un ballon électrique classique, bénéficie de solides aides financières et améliore nettement le DPE. En revanche, il nécessite un local adapté, une bonne circulation de l’air et une installation soignée.
- Chauffe-eau solaire individuel (CESI) : lorsqu’une toiture bien orientée est disponible, c’est une solution très performante, capable de couvrir 50 à 70 % des besoins annuels en eau chaude. Son image écologique est forte et son rendement intéressant sur le long terme. Mais l’investissement initial est plus élevé et il faut prévoir un appoint (électrique ou autre) pour les périodes de faible ensoleillement.
Étapes concrètes pour changer son eau chaude sanitaire
Avant de changer de système d’eau chaude, quelques étapes simples permettent de sécuriser votre choix et vos dépenses.
- Faites un état des lieux : notez le volume de votre ballon actuel, son âge, la place disponible et les éventuelles contraintes liées à la toiture ou à la ventilation.
- Projetez-vous à 5–10 ans : prenez en compte l’évolution possible de votre foyer (enfants, colocation, revente, location).
- Demandez plusieurs devis auprès d’installateurs RGE, en comparant au moins un chauffe-eau thermodynamique et/ou un CESI, et éventuellement un ballon électrique optimisé. Vérifiez toujours que les performances annoncées (coefficient de performance énergétique, rendement, capacité) soient indiquées par écrit.
- Renseignez-vous sur les aides financières : MaPrimeRénov’, certificats d’économie d’énergie (CEE), TVA réduite à 5,5 %, éco-PTZ… Utilisez le simulateur officiel avant de signer.
- Choisissez la solution la plus sobre à confort équivalent. C’est elle qui protégera le mieux votre facture, votre DPE et la valeur de votre logement. Ainsi, si vous recourez à une estimation immobilière, ça ne vous sera que bénéfique.
Ce qu’il faut retenir concernant les solutions d’eau chaude
En 2025, le chauffe-eau thermodynamique s’impose comme le meilleur compromis entre économies d’énergie, écologie et performance dans le cadre d’une rénovation. Le chauffe-eau solaire est une excellente option dès lors que la toiture est favorable, notamment combiné à d’autres équipements comme une pompe à chaleur. Le ballon électrique, bien dimensionné et piloté en heures creuses, reste pertinent dans les cas contraints. Quant au gaz, il devient une solution de niche, à envisager avec précaution au regard des aides et de l’impact sur le DPE.
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